Last and First Men: Premier et dernier film du regretté Jóhan Jóhannson

Last and First Men: Premier et dernier film du regretté Jóhan Jóhannson

Le premier et malheureusement dernier long-métrage du compositeur islandais Jóhan Jóhannsson (photo de couverture), intitulé Last and First Men, dont la narration est soutenue par Tilda Swinton, sera présenté en première canadienne dans la section «Les nouveaux alchimistes» du FNC.

Last and First Men remanie l’architecture brutaliste de l’ex-Yougoslavie de l’ère du président Tito, dans un contexte où une nouvelle société humaine, des millénaires après notre époque, s’apprête à faire face à sa propre extinction. Swinton y récite des passages du roman de science-fiction éponyme d’Olaf Stapledon paru en 1930 devant les images d’architecture de Jóhannsson, tournées en 16 mm et en noir et blanc.


Fidèle à l’esprit du roman, le film de Jóhannsson réfléchit au post-humanisme et aux thèmes de l’écologie et de la religion. Les Spomeniks brutalistes, ces sculptures monumentales oubliées de l’ère Tito, perdues dans la nature, aux quatre coins de l’ex-Yougoslavie, sont les seuls véritables sujets filmés de ce long-métrage de 70 minutes sans personnage ni récit linéaire. Elles confèrent au film des airs de monde parallèle décadent, et interrogent notre rapport à l’histoire et au patrimoine.

Ainsi, Last and First Men en appelle à une expérience poétique et contemplative, méditative et existentielle, où l’architecture, d’abord vestige d’un passé à l’apparence distant, devient vecteur de réflexions profondément actuelles sur le futur. 

Malgré qu’il s’agisse ici de son premier long-métrage, l’œuvre Jóhannsson est appréciée depuis des années par des cinéphiles du monde entier. Ce dernier a notamment signé les trames sonores de Prisoners, Sicario, et Arrival de Denis Villeneuve. Plus récemment, ses compositions pour Marie Madeline de Garth Davis et Mandy de Panos Cosmatos ont été saluées dans les deux dernières années. On s’en souviendra comme les derniers témoins du talent du compositeur, parus à titre posthume en 2018, l’année de sa mort.

Last and First Men a d’abord été présenté comme un projet multimédia du compositeur en collaboration avec l’Orchestre philharmonique de la BBC (BBC Philharmonic) en 2017, puis représenté en première mondiale à la dernière Berlinale. Sa première canadienne au FNC saura certainement satisfaire le public canadien avide d’objets cinématographiques inusités, de science-fiction qui donne à réfléchir, et de mise en scène d’architecture redoutablement poétique.

La programmation de la section «Les nouveaux alchimistes» sera dévoilée le 3 septembre prochain et l’ensemble de la programmation du festival le 29 septembre.

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